Utilisée depuis plusieurs décennies par les spécialistes dermato, la PUVA-thérapie (ou PUVAthérapie) consiste à allier l'exposition de certaines parties du corps à des UVA et la prise d'un photosensibilisant. Il s'agit d'un traitement médical, que l'on pratique dans un cadre bien spécifique, mais jamais dans des cabines UV d'instituts par exemple.
Cette PUVA-thérapie n'est pas sans danger, mais elle profite largement des apports de la lumière en médecine pour proposer des traitements pour diverses maladies de la peau. Voici quelques éléments pour comprendre comment cette technique fonctionne et quelles affections de la peau elle permet de soigner.
Sommaire
Le principe et le déroulement des séances de PUVA-thérapie
La PUVA-thérapie tient son nom de la méthode qu'elle utilise : absorption de psoralène, puis exposition à des rayons ultraviolets A. L'utilisation de tels rayons, que l'on connaît surtout pour être néfastes pour la santé, permet de doper la production de cytokines. Ces protéines vont être captées par les récepteurs de certaines cellules, permettant ainsi d'empêcher la multiplication de ces cellules et de réduire les inflammations. C'est pourquoi la PUVA-thérapie peut faire office de traitement pour bon nombre de problèmes et de maladies dermatologiques, au premier rang desquels le psoriasis, le vitiligo, les éruptions liées à l'exposition au soleil ou encore les lymphomes cutanés.
Une séance de PUVA-thérapie débute par la prise de psoralène deux heures avant la séance, par voie orale ou en étant plongé dans un bain. Cela permet de maximiser les effets des rayons UVA, qui seront ensuite irradiés sur l'ensemble du corps ou sur certaines zones précises. Durant les quelques minutes que dure la séance, le patient porte des lunettes de protection ainsi qu'un sous-vêtement pour protéger les parties génitales des rayons.
Suite à chaque séance, le patient doit porter des lunettes de soleil et se couvrir intégralement pendant une durée minimale de 6 à 12 heures. La PUVA-thérapie n'est donc pas sans contrainte, et peut par ailleurs causer de graves effets secondaires. Néanmoins, pour les personnes souffrant de maladies de peau sévères, ce type de traitement est souvent une réponse au mal-être physique et psychologique, qui peut rendre la vie compliquée.
Le psoriasis, principale maladie à bénéficier des apports de la PUVAthérapie
Le psoriasis est une maladie de la peau qui peut prendre des formes diverses et être déclenchée par une multitude de facteurs. On compte parmi eux le stress, les prédispositions génétiques ou encore les infections bactériennes. Quelles que soient la forme et l'origine du psoriasis, le procédé à l'origine des plaques est le même : les cellules se multiplient trop rapidement et s'accumulent sur la peau, empêchant les cellules mortes de s'éliminer d'elles-mêmes.
Il existe plusieurs médicaments et crèmes à appliquer localement, qui suffisent parfois à faire disparaître ou réduire les symptômes et les causes du psoriasis. Dans d'autres cas, traiter le psoriasis avec la PUVA-thérapie (ou via les rayons UVB par la photothérapie) devient indispensable.
Un dermatologue peut prendre la décision d'utiliser ce traitement quand les médicaments n'ont pas fonctionné pour résorber les lésions et/ou quand il est face à une forme étendue de psoriasis.
Malgré les risques réels de la PUVAthérapie, les patients acceptent souvent ce type de traitement, tant le psoriasis peut leur gâcher la vie. Et son efficacité est avérée, car elle permet justement de ralentir la croissance effrénée des cellules, qui est la source des lésions cutanées du psoriasis.
Le vitiligo, une maladie qui peut se soigner par les rayons UV
Là où le psoriasis se manifeste par la formation de plaques rouges et de décollements de la peau, le vitiligo consiste en une décoloration de la peau à certains endroits du visage et du corps. Cela est dû à une production moindre de mélanine par les mélanocytes, dont la cause profonde est encore mal connue.
Plusieurs traitements existent à ce jour, sous forme de médicaments, de compléments alimentaires et d'opérations chirurgicales. La lumière est aussi un allié de taille, puisqu'il est notamment possible de soigner le vitiligo avec la PUVA-thérapie. En effet, les rayons ultraviolets, dont les UVA, pénètrent profondément dans l'épiderme pour atteindre les mélanoblastes. Ces précurseurs des mélanocytes, bien présents chez les personnes atteintes de vitiligo, sont stimulés grâce à l'action des UV. In fine, cela permet d'augmenter la production de mélanine, et donc de repigmenter la peau.
L'efficacité de ce traitement pour lutter contre le vitiligo reste toutefois contestée, car elle varie grandement d'un individu à l'autre. Les études menées sur le sujet montrent que l'on n'atteint jamais une repigmentation à 100 % et que les résultats sont meilleurs à mesure que la durée du traitement s'accroît. Par ailleurs, on sait que certaines zones ont tendance à mieux se repigmenter que d'autres, comme le visage et le tronc.
Au-delà de la réussite objective à repigmenter les zones atteintes par le vitiligo, la question de la satisfaction des patients entre aussi en jeu. Pour nombre d'entre eux, le résultat obtenu n'est pas à la hauteur de leurs espérances, puisque l'aspect de la peau exposée aux UVA n'est jamais vraiment le même que sur le reste du corps.
La PUVA-thérapie présente donc de sérieux atouts pour aider à vaincre le vitiligo, mais on ne peut pas affirmer qu'il s'agit d'un traitement miracle. Représentant par ailleurs un risque pour la santé, cette forme de photothérapie n'est donc conseillée qu'aux personnes qui souffrent vraiment de l'état de leur peau et pour qui les autres traitements n'ont pas fonctionné. De plus, le médecin ne peut prescrire la PUVAthérapie que si le vitiligo touche moins de 20 % de la surface corporelle.
L'utilisation des UVA contre les lymphomes cutanés
Dans certaines situations bien spécifiques, un médecin peut recommander la PUVA-thérapie contre les cancers cutanés. Ce traitement est notamment prescrit pour détruire les cellules cancéreuses en cas de lymphome T cutané (LTC), et plus particulièrement lorsqu'il prend la forme d'un mycosis fongoà¯de. Cette maladie ne constitue pas en elle-même un cancer, mais son évolution peut conduire à la formation et au développement de tumeurs au niveau de la peau et des organes.
L'exposition aux UVA combinée à la prise de psoralène (ou aux UVB en photothérapie) va permettre de réduire à néant les cellules responsables de la maladie. Toutefois, les séances de PUVAthérapie ne se révèlent efficaces que lorsque l'on a affaire à des lymphomes au stade précoce. Lorsque la phase de cancer cutané est avancée, ce sont des traitements comme la chimiothérapie par laser qui seront préconisés.
Cette utilisation de la PUVA-thérapie contre les cancers précoces ne doit pas faire oublier les risques de l'exposition aux UV sur l'apparition future de cancers cutanés. Il s'agit d'un effet secondaire notoire, qui doit être pris en considération et discuté avec le dermatologue, avant de choisir d'entamer des séances de PUVAthérapie pour lutter contre les diverses maladies cutanées.
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